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Trop c'est trop ...

15 juin 2011

Trop c'est trop …

 

 

… mais il n'est jamais trop tard pour se réveiller, ou du moins pour tenter d'arranger les choses. Prendre conscience de ces actes est déjà un grand pas. Il faut dire que qu'avant, quand j'ingurgitais frénétiquement trois plaques de chocolat, ça ne me perturbait pas vraiment. Si je me cachais, c'était plus pour éviter les reproches. Je n'avais jamais cherché à comprendre ce qui pouvait bien me pousser à agir de cette manière. Pourquoi soudain, sans explication logique, sans aucune sensation de faim intense, je me mettais à engloutir des tonnes de nourritures jusqu'à m'en rendre malade ?

 

Ca allait du simple paquet de bonbons de 300 g en moins de 5 minutes, à 6 gros bâtonnets glacés, en moins d'une heure. J'ajoutais à ça un peu de fromage, du pain, ou toute chose comestible qui pouvait trainer dans le coin. Si les murs avaient été mangeable, j'aurais peut être même bouffé la maison. La sorcière d'Hancel et Gretel aurait probablement fait moins la maligne, parce qu'en plus de manger son antre sucré, je l'aurais avalée avec !

 

Bizarrement, tout ça m'a toujours semblé « naturel », il fallait que je mange, point. Vous comprenez ? C'était une nécessité de l'instant. Quelque chose d'inévitable. Et si je ne le faisais pas, je ne me sentais pas bien. Frustrée. Ou vide peut-être.

 

J'ai toujours tout caché à tout le monde. Tu me vois me montrer en train de m'empiffrer comme ça ? On m'aurait sermonné, et pire , on m'aurait claqué l'adjectif « folle » en pleine figure, le mot « malade » en pleine poire et l'incontournable mot « Régime » en plein dans le gras. Oui parce qu'évidemment, ce que je mangeais, je le stockais de plus en plus. Et quand t'es gros, t'es forcément « au régime ». C'est bien connu. « MAIGRIR ! MAIGRIR ! ».

 

Comme si c'était si simple que ça. J'ai dû arrêter les conneries deux fois dans ma vie. J'ai maigri une première fois parce que je bossais 58 heures par semaine comme saisonnière agricole. J'ai repris plein de poids. J'ai remaigri il y a deux ans, de 30 kilos, ma grande revanche. Je vous passe les raisons de « je veux être belle et sexy pour l'été », ou « je veux plaire », ou « on m'a dit que j'étais trop grosse ». Il a fallu maigrir parce qu'il s'avérait que mon poids influait sur ma santé. Et puis j'étais dans une période stable sur plein de plans.

 

Ensuite, j'ai eu un problème de santé. J'ai dû quitter mon travail. Je ne pouvais plus faire grand chose sans souffrir. Et le démon est revenu lentement mais sûrement. J'ai aujourd'hui repris 20 kilos. J'ai quasiment ruiné un an d'effort et d'apprentissage alimentaire ! Car oui, maintenant, je sais ce que c'est que manger équilibré, je sais ce que c'est que de cuisiner équilibré, je sais faire des courses raisonnables. Malgré tout, je ne l'applique plus depuis quelques mois. J'ai recommencé ces maudites crises d'hyperbouffe.

 

Et là j'ai compris. Parce qu'avant, je n'avais pas cette notion d'équilibre alimentaire, de santé. Alors ça ne me choquait pas. Je n'avais pas d'habitudes alimentaires saines. Aujourd'hui, quand je me vois ingurgiter tout ce qui peut rentrer dans mon ventre jusqu'à en avoir envie de dégueuler mes tripes, je suis consciente du problème. Je me suis dit que je cherchais le plaisir gustatif. J'ai donc cessé d'acheter tout ce qui m'est interdit. J'y ai passé un plateau de fromage et les paquets de jambon. C'est un peu comme une sorte de pulsion incontrôlable. Se dire « non », ne suffit pas. La tête dit « Non », mais le reste accomplit ce dessein inexpliqué. Quand ça m'arrive, c'est comme si je sortais de mon corps et que je me regardais : je m'empiffre d'un côté et de l'autre je me fais signe d'arrêter, mais je suis sourde à mes propres appels.

 

Je n'en étais pas consciente avant. Et aujourd'hui, je vis une très grande culpabilité à chaque fois, un dégoût très profond de moi-même. Je me sens incapable d'y arriver. Je me sens complètement désemparée face à... moi ! Et je me demande quel message j'essaie de faire passer quand je fais ça, mon message que j'aimerais tellement déchiffrer...

 

Retourner voir une nutritionniste ? Ca n'y changerait rien. D'ailleurs je l'ai fait. J'ai compris que parfois, la volonté, ne suffit pas ! Parce que je veux, je veux, je veux, je veux arrêter ces conneries, vous comprenez, mais je n'y parviens pas. Alors je l'ai fait. J'ai pris rendez-vous avec une psychologue parce que je crois sincèrement que le problème n'est pas une gourmandise incommensurable, et que j'ai besoin d'une part de comprendre d'où cela peut venir et d'autre part d'apprendre à dompter ce démon, le gérer, l'envoyer balader et trouver une alternative...

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